Karen, une âme en péril

Lesgher sursauta lorsque les mains fines et douces de Vénus entrèrent en contact avec son cuir chevelue.
Sa femme était pied nues et s'était approchée comme une féline, sans bruit aucun, de sa pitoyable carcasse qui renfermait son âme meurtrie.
Finalement, les mains de Vénus qui carressait sa tête encore fumante au sortir de la lave en fusion, fut d'un secours divinement appaisant.

Il ne parla pas... pas pendant un long moment pendant le lequel il flatait dans un état semi-comateux.
Il percevait encore la lente réspiration de la jeune femme agenouillé derièrre lui.
AU bout d'un moment enfin, elle lui présenta ses excuses... comme elle était douce et compréhensive!

Lesgher se retourna lentement et répondit sans pour autant fixer sa femme:
"Tu n'as pas à t'excuser mon ange! Je ne me pardonnerais jamais de t'avoir rencontré et d'être tombé amoureux de toi.
J'ai tranformé ta vie en enfer... je ne suis pas dign,e de compassion et les mots que je t'ais dit étaient si horribles... je suis un monstre!"


Finalement, il dévisagea sa femme avec des yeux emplis de larmes et de chagrin:
"Oh que tu es belle mon amour! Qu'aurais-je pus demander de plus?",murmura-t-il dans soupir avant de l'embrasser avec tendresse.

Elle avait craint une réaction haineuse et violente, elle avait tremblé à l'idée qu'il ne tente de la tuer, aussi fut-elle surprise qu'il ne bouge pas. Elle eut une montée d'adrénaline quand il se retourna, se disant qu'elle avait peut-être fait une erreur en s'approchant de lui. Mais non... il s'excusait presque.

Ma vie a été certes un enfer, mais pas par ta faute... je n'aurais pas dû dire ce genre d'ignominies, tout à l'heure. Cela ne tenait qu'à moi d'avoir une plus belle vie, j'aurais pu faire stopper la guerre et même l'empêcher de se déclencher...

Il semblait vraiment au trente-sixième dessous. Elle aurait tant voulu le revoir comme avant, fort, puissant, protecteur, tendre, elle aurait aimé le voir retrouver son cynisme et son charisme...

Tu n'es pas un monstre, tu es ce que tu es et c'est tout. Et tu sais quoi ? C'est comme ça que je t'aime. Pourquoi crois-tu que Milo ne m'a jamais intéressée, quand il me faisait des avances ? Il était trop... gentil.

Elle se sentait vraiment stupide, comme une adolescente rougissante, comme si elle n'avait qu'une douzaine d'années et qu'elle ne savait pas s'y prendre avec les hommes. Elle eut un sourire contrit et reprit :

Les mots que tu m'as dits sont déjà oubliés...

Elle n'aurait pas pu en dire plus, même si elle l'avait voulu, il l'embrassait tendrement. Elle répondit au baiser, heureuse de le voir reprendre un peu contenance, puis murmura :

Je suis peut-être belle, mais je suis stupide. Pardon pour tout ce que je t'ai fait. Maintenant... si on sortait du Xil ? On serait mieux au château d'Anseln, pour parler.

Elle ne voulait pas lui avouer la vraie raison de sa demande, ou plutôt les vraies raisons... elle n'aimait pas l'atmosphère du Xil, cela empestait le soufre, et elle savait que bientôt, elle allait mettre au monde deux enfants et ne voulait pas qu'ils naissent en enfer...

Soudain, elle entendit un appel télépathique. La voix de Leïla... Elle parlait de Clio. Le teint de Vénus blêmit, elle comprit rapidement que Clio était revenue et que sa haine avait été fortifiée par son acte à elle, cet acte d'abandon...

Leshger,

Fit-elle d'une voix blanche, ses mains se crispant,

Nous avons un énorme problème...

Elle essaya de localiser Leïla et la trouva dans le Périhélié. Qui n'était plus une Mer ! Les ennuis étaient donc bien plus gros qu'elle ne l'imaginait.

Leïla vient de me contacter par télépathie, elle est dans le Périhélié, Clio est revenue et en a pris le contrôle, elle veut avoir le trône et notre peau à tous les deux...

Elle lisait l'esprit de son amie et transmettait les informations à un débit continu, aussi vite qu'elle les recevait.

Elle essaye de toucher les points faibles de Leïla. Elle lui fait un sacré mélodrame... ses crises de rage sont impressionnantes. Elle est très puissante. Elle est prête à tuer tout ce qui se dressera sur son passage. Elle a un point faible... ah ! elle n'aime pas le fait d'avoir été abandonnée... je la comprends...

Elle s'arrêta, essoufflée. Elle avait dit d'un bloc toutes les informations qu'elle avait pu capter, et était horrifiée et folle de rage contre elle-même. Elle se serait giflée, mais n'avait pas le temps d'y penser.

Il faut aller dans le Périhélié !

Sa voix était pressante, elle attendait que Leshger lui dise... quoi ? qu'elle pouvait y aller ? Qu'il viendrait ? Vénus ne se voyait pas affronter seule Clio... pas la chair de sa chair.

Et puis, elle sentit la rage de Leïla... ses yeux se teintèrent d'inquiétude, elle embrassa furtivement Leshger et disparut.

[suite dans le Périhélié ! désolée mais y a des affaires qui n'attendent pas ]